Le business as usual nous mène droit à l’extinction.

C’est l’origine du dérèglement climatique ; c’est la cause de la sixième extinction de masse du vivant en cours.

Prendre trop de pincettes est devenu contre-productif, alors disons-le clairement : la richesse créée ces derniers siècles s’appuie structurellement sur la destruction de l’habitabilité planétaire et sur l’exploitation d’êtres humains. D’un côté, nous vivons à crédit et de l’autre, nous échouons à assurer des conditions de vie décentes à tou·tes. Il est grand temps que nous inscrivions nos activités dans un espace qui respecte les équilibres planétaires et la justice sociale.

Librement inspiré du donut de Kate Raworth, que nous remercions pour cette image simple et efficace

Il n’y a plus place pour le doute lorsque, de concert, la science et l’intuition nous intiment d’agir aujourd’hui — ni demain ni l’an prochain : aujourd’hui. Nous devons rediriger nos efforts sur l’essentiel : avec des moyens limités, nourrir l’humanité, s’assurer que chacun·e ait un abri, prendre soin des êtres vulnérables, nous déplacer, apprendre, cultiver la joie et nous connecter les un·es aux autres. Sans énergies fossiles. Sans méthodes de pêche qui ravagent les fonds marins. Sans déforester. Sans faire travailler les enfants. En assurant un revenu décent à chacun·e. En permettant à diverses identités et modes de vie de prospérer ensemble.

La transformation des entreprises doit être radicale. Mettre fin à des pans entiers d’activité ou en créer de nouveaux : les entreprises doivent affronter le changement. Celles qui continuent d’appliquer les recettes de l’ancien monde sont vouées à disparaître. La RSE doit fusionner avec la stratégie d’entreprise, et le développement durable, se fondre dans la R&D et la stratégie commerciale. L’impact et le sens doivent être les premières questions abordées dans les cercles d’investisseurs et sur les bancs des écoles de commerce — avant même la croissance et la rentabilité. Les entreprises doivent devenir régénératives, c’est-à-dire :

  • Assumer la responsabilité des “externalités négatives” créées : accroissement des inégalités, dégradations environnementales et sanitaires, relations commerciales déséquilibrées et tensions sociales...
  • Rester attentives à la manière de partager le pouvoir et la richesse, et capables de remettre en question leurs pratiques
  • Œuvrer à entretenir la confiance, la coopération et à nous aider à faire communauté — y compris au-delà de leurs frontières.

Mais se détourner du business as usual est par définition inconfortable. Cela dérange les habitudes et met en péril des intérêts en place. Cela implique d’accepter l’incertain. La créativité et la confiance sont nos alliées dans ce projet. L’innovation aussi : l’innovation technique, mais avant tout sociale. Nous devons nous affranchir d’une partie de notre héritage : de façons de penser caduques, de manières de partager le pouvoir et la richesse qui sont dépassées. Le chemin est raide, mais c’est une aventure collective et l’on avancera ensemble. Certains s’y sont déjà engagés et y prennent même du plaisir.

Ce manifeste ne parle pas que de nous ; il nous dépasse complètement. Il faut tout un écosystème pour que quelque chose fonctionne, pour que quelque chose prenne vie. Notre ambition est d’être un carrefour — une plateforme où discuter avec des expert·es et des pairs, apprendre et progresser, partager, et gagner un temps précieux dans l’opérationnel. Un endroit où puiser l’assurance nécessaire pour maintenir le cap dans cette terra incognita. Un endroit où faire les premiers pas d’une longue série.

L’équipe Good Steps